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LES VILLES INVISIBLES
Cartographie sensible & chorégraphique de territoire

«Un paysage invisible est la condition du paysage visible»

« Tu ne jouis pas d’une ville à cause de ses sept ou soixante dix-sept merveilles, mais de la réponse qu’elle apporte à l’une de tes questions »

(Italo Calvino, "Les villes invisibles")

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Projet créé et mené en collaboration avec                                   collectif d'architectes poético-urbain

"LES VILLES INVISIBLES" se présente sous forme de stage qui peut prendre différentes formes selon les réalités des territoires sur lesquels il s'inscrit. Il est dirigé par 3 professionnel-le-s (metteur en scène, chorégraphe, architecte) et peut accueillir une vingtaine de participant-e-s.

Si l’archéologie s’intéresse à l’histoire physique d’un lieu en étudiant sur la profondeur les strates d’utilisation de ce lieu,  les «Villes Invisibles» s’intéressent à d’autres strates, fugitives, invisibles, une histoire plus condensée dans le temps : celle de la vie quotidienne. 

Chaque jour l’espace public dans lequel nous nous trouvons est le support de multiples trajectoires qui laissent des traces, physiques ou évanescentes, réelles ou fantasmatiques, qui résonnent et peuvent trouver un écho dans le corps des danseurs. 

Ces rémanences, contrairement aux couches archéologiques, ne s’accumulent pas les unes au dessus des autres, dans la verticalité ou la profondeur. Elles s’entremêlent sur un même niveau horizontal, un peu plus nombreuses chaque jour, créant un maillage invisible de plus en plus dense au cœur duquel s’immiscent les danseurs pour, d’une certaine manière, convoquer les fantômes de la ville.

« Mais la ville ne dit pas son passé. Elle le possède, pareil aux lignes d’une main,

inscrit au coin des rues, dans les grilles des fenêtres, sur les rampes des escaliers, les paratonnerres, les hampes des drapeaux.»

LES RASE-BITUME & LES SAPROPHYTES EXPLORENT LES TERRITOIRES EN CROISANT LEURS OUTILS...

Avec des démarches voisines, c’est autour des récits des Villes invisibles d’Italo Calvino que ces collectifs se rencontrent pour explorer et révéler les dimensions invisibles des territoires.

Les territoires invisibles sont fait de souvenirs, de mythes, de rêves, de liens, de désirs, de gestes répétés, des murmures que l’on entend quand le silence se fait. Ils sont l’envers des villes. On rencontre ces territoires invisibles en marchant, en faisant un pas de coté, et surtout en s’arrêtant, pour observer, et puis discuter. 

Mais alors que se passe-t-il lorsque se rencontrent  les paysages esquissés, les calques décrivant les strates physique, humaines, historiques du territoire, les mouvements observés et les paroles des habitants?

C’est une expérimentation que nous proposons de mener en immersion collective, un processus créatif empirique, se construisant au fil des rencontres. 

«Parfois des villes différentes se succèdent sur le même sol et sous le même nom,

naissent et meurent sans s’être connues, sans jamais avoir communiqué entre elles.»

... ET EN CRÉENT UN RÉCIT (CHORÉ)GRAPHIQUE.

L’enjeu du projet et d’inventer le récit de la ville, le fantasme du quartier, la mythologie du village, à partir de sa réalité. Aller voir derrière le miroir de l’usage de la ville et créer des liens imaginaires entre les anecdotes que nous racontent les habitants, inventer la ville de demain à partir de leurs désirs, créer des légendes à partir des connexions hasardeuses.

Il s’agit là d’un processus organique qui, à partir d’une trame de base, s’adapte et se réinvente constamment, au fil des rencontres et des événements.

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« A Ersilie, pour établir les rapports qui régissent la vie de la ville,
les habitants tendent des fils qui joignent les angles des maisons, blancs ou noirs ou gris, ou blancs et noirs,
selon qu’ils signalent des relations de parenté, d’échange, d’autorité, de délégation. »



 

A PROPOS DE «LES VILLES INVISIBLES», d’Italo CALVINO

«Je crois que j’ai écrit quelque chose comme un dernier poème d’amour pour les villes, dans un moment où il devient de plus en plus difficile de les vivre comme des villes. Si nous sommes peut-être en train de nous approcher d’un moment de crise de la vie urbaine, Les villes invisibles est un rêve qui naît du cœur des villes invivables.»  

 

Au prétexte d’un dialogue imaginaire entre Marco Polo et l’empereur Kublai Khan, Italo Calvino dresse une série de portraits de villes inventées, symboliques, surréalistes. Les villes que voici n’ont leur place sur aucun atlas, et on ne sait à quel passé ou présent ou futur appartiennent ces cités qui portent toutes le nom d’une femme. Peu à peu, le lecteur est conduit au milieu d’une mégalopolis contemporaine près de recouvrir la planète. Et tout au long passent des villes qui ne peuvent exister qu’en rêve : filiformes, punctiformes, dédoublées, effacées.

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